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La Corporation de développement de Les Méchins a réalisé une série de panneaux historiques que les visiteurs peuvent découvrir au Parc Vue sur la mer, en bordure de la route 132. Photo : Estelle Marceau.


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La compagnie Richardson entreposait le bois de sciage sur la plage où se trouve actuellement le Parc Vue sur la mer. Au centre de l’image, on retrouve l’ancien pont couvert enjambant la rivière Méchins. À l’extrême gauche, on remarque une partie du quai servant au transbordement du bois. Ce quai a été démoli à la fin des années 40.


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Construction de la Gaspésienne sur la plage, face au quai de Les Méchins, en 1944.


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Les Méchins vers 1930.

Un peu d'histoire

La localité actuelle des Méchins résulte de la fusion, en 1982, de Saint-Paulin-Dalibaire (1954), de Saint-Thomas-de-Cherbourg (1954) et des Méchins (1952), laquelle avait été érigée en 1877 comme municipalité des cantons unis de Dalibaire-et-Romieu.

Ouvert en 1859 par l'arrivée de trois familles grâce au prolongement du Chemin du Roy de Matane à Cap-Chat, le village a connu un essor particulier à compter de 1880. L’agriculture, la pêche (boucaneries à harengs), puis l’exploitation forestière et l’activité maritime ont été les principaux moteurs de son développement. En effet, des navires y ont même été construits à la fin du XIXe siècle, esquissant déjà la tradition de chantier naval qu’à par la suite développé le Groupe Maritime Verreault à compter de sa fondation en 1956.

L'industrie maritime méchinoise

Les Méchins est un village de la péninsule gaspésienne, accroché aux falaises qui dominent le Saint-Laurent. Fréquenté de manière épisodique, le site de Les Méchins n’est occupé définitivement qu’à la fin des années 1850. Si l’on recense quelques 115 habitants dès 1865, ce n’est qu’en 1880 qu’est fondé officiellement Les Méchins. À cette époque, la grande majorité des Méchinois sont des cultivateurs-pêcheurs dont l’existence est rythmée par la succession des saisons. Cependant, au fil du temps, le fleuve jouera un rôle de plus en plus important dans le développement de notre communauté. À la fin du XIXe siècle, la pêche devient ainsi la principale source de revenus du tiers des villageois qui complètent généralement leurs revenus par le travail dans des chantiers et des scieries comme ceux de la compagnie Richardson qui entrepose alors le bois de sciage sur le site de l’actuel Parc Vue sur la mer.

Au tournant du XXe siècle, certains marins se dotent de barges d’une longueur de 30 à 40 pieds pouvant transporter le produit de leur pêche sur les marchés de Baie-Comeau, Sept-Îles, Havre-St-Pierre et Baie-Trinité. Ces transports hebdomadaires durant l’été et l’automne sont complétés par du bois et des produits de la ferme. En retour, ces pêcheurs-commerçants reviennent leurs embarcations chargées de saumons qui sont revendus sur les marchés de Métis, du Bic, de Rimouski et de Trois-Pistoles.

Ce commerce est assez prospère pour permettre à certaines familles, notamment les Verreault, les Guimont et les Bernier, d’acquérir ou de faire construire des navires plus grands appelés goélettes. Entre 1917 et 1947, cinq goélettes sont ainsi construites sur les plages des Méchins. Ces bâtiments faits principalement de bois seront peu à peu remplacés par des constructions de fer nécessitant des installations modernes. En 1964, la mise en service du chantier maritime de la compagnie Verreault Navigation Inc., fondé par Borromée Verreault en 1956, répond à ce besoin. Très vite, la nouvelle entreprise atteint une production industrielle qui en fait un joueur de premier plan sur la scène régionale et nationale. Associée aux activités de dragages de la famille Verreault, la construction navale fait de Les Méchins le berceau d’une industrie maritime florissante qui compte désormais de nouvelles familles de navigateurs tels que les Parent et les Crousset.

Le texte « L’industrie maritime méchinoise » fait partie d’un ensemble de panneaux historiques portant sur le riche passé maritime du village. Les visiteurs peuvent en apprendre davantage en visitant le parc de la Mer, jouxtant la route 132 à proximité de la rue de la Mer. Ce parc municipal avec accès sur la plage comprend également des terrains de pétanques, des balançoires, tables de pique-nique et une scène multifonctionnelle.

Légende d'Outikou

Comme pour beaucoup de noms de lieux québécois, l’origine de la dénomination de cette municipalité de la péninsule gaspésienne repose sur une explication légendaire.

Suivant les Amérindiens, le génie du mal Outikou, qui aurait hanté la montagne des Méchins, s’amusait à les pourchasser avec un bâton de la grosseur d’un arbre. Ce personnage mythologique, haut de  près de trois mètres et doté d’un œil cyclopéen, parcourait la grève sans relâche dans le but d’effrayer les villageois. Un jour, le monstre poussa l’audace jusqu’à se poster devant l’église durant la grand-messe. « Après l’Ite missa est, les paroissiens purent entendre le méchant Manitou grogner fébrilement derrière les portes. Figés de peur, ils n’osaient pas sortir. Heureusement, le curé, armé de son courage et d’un grand crucifix, eut l’idée d’ouvrir subitement les portes et de tracer dans l’air un grand signe de croix. Le résultat fut immédiat : Outikou disparut à jamais, et le village retrouva la paisible atmosphère dont il avait été privé depuis si longtemps » (Dorion et Lahoud, 2009).

Selon certains, il conviendrait davantage de s’en remettre à la version suivant laquelle on aurait qualifié de « méchants », transformé en « méchins », certains rochers qui s’avancent dans la mer et qui rendaient la navigation périlleuse. Par ailleurs, le surnom des Méchinois, les Méchants, en outre de paraître naturel à cause de la proximité phonique avec Méchins, accrédite en quelque sorte la légende micmaque.

Les Méchins est un des 33 villages mis en vedette dans l’ouvrage de Henri Dorion et Pierre Lahoud « Lieux de légendes et de mystère du Québec » paru aux Éditions de l’Homme. À proximité, les amateurs d’histoires fantastiques pourront également visiter Cap-Chat et Saint-Octave-de-l’Avenir, deux autres localités marquées par une légende.

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Télecopieur : 418 729-3585
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